Bourdons en voie de disparition

Deux photos d'insectes en trois posts, le Bourdon nippon est-il encore un blog spécialisé dans l'analyse du fait motocycliste ? Il ne l'a jamais été. Le Bourdon nippon cherche à comprendre en quoi la pratique de la moto peut développer l'amour de la sagesse (ou philosophie). Sans conteste, le motocyclisme permet un épanouissement personnel. Ce dernier trouve son origine dans un anticonformisme assumé. Cette posture se décline à l'infini tant les personnalités sont variées. Le simple fait de porter un casque pour rouler en bande peut en être un marqueur tout comme la pratique à haute vitesse. La moto offre la possibilité de sortir de sa zone de confort afin de faire grandir son être.

En ce qui me concerne, une décennie en piste a été l'occasion de mûrir en prenant de réels risques. La vitesse demande de la confiance en soi et une bonne dose de courage lorsqu'il s'agit de repousser les limites sachant que le sol tout à la fois dur et bas, l'emporte toujours à la fin.

La pratique en piste, bien qu'agréable, ne me procure plus ce supplément d'âme. Je n'ai plus envie de prendre le risque de me faire mal pour apprendre. J'ai tranché la question l'année passée lorsqu'au terme de 8 mois d'une intense réflexion, j'ai mis en vente la ZX6R.

En dix ans, j'ai vieilli c'est-à-dire que j'ai acquis de l'expérience sur l'utilisation du temps qui me convient. La piste n'est plus requis pour la poursuite de mon parcours. Par contre, la moto reste un instrument indispensable pour éviter l'abrutissement ambiant. Sa pratique entretient le goût de l'effort et l'intelligence fulgurante quand il s'agit de faire vite tout en sauvant sa peau dans le trafic urbain. A l'heure actuelle, je trouve ce plaisir dans le cyclisme en ville.

Désormais, le Bourdon nippon pratique la moto avec modération tout en cultivant son jardin car ma santé et mon idéal social sont liés à ma responsabilité environnementale. Pourquoi gaspiller du carburant sur courtes distances quand mon corps s'engraisse quand il est statique ? Le vélo me procure la joie de l'équilibre et parfois la sensation de vitesse tout en limitant ma production de déchets. Cela ne m'empêche pas d'utiliser des hydrocarbures quand j'en juge l'usage nécessaire.

L'article de l'AFP qui suit me donne raison. Je refuse d'associer mon nom à la destruction des insectes qui font le printemps. Le bourdon vivra !

"Une étude qui donne le bourdon : les populations de cet insecte en Europe et en Amérique du Nord ont fortement décliné à cause de la hausse des températures due au changement climatique, et certaines espèces pourraient même disparaître, selon des chercheurs canadiens.

"Des populations disparaissent dans des endroits où les températures s'élèvent. Si le déclin se poursuit à ce rythme, nombre de ces espèces pourraient s'éteindre pour toujours d'ici quelques décennies", a commenté l'auteur principal de l'étude, Peter Soroye, de l'université d'Ottawa.

Des conclusions d'autant plus préoccupantes en termes de biodiversité que le bourdon joue un rôle important de pollinisateur.

Pour parvenir à cette observation, les chercheurs ont pris en compte plus de 500.000 données sur 66 espèces de bourdons en Europe et en Amérique du Nord, portant sur la période 1901-1974 puis 2000-2014.

Ils ont mis en regard la distribution géographique et la diversité de ces populations avec les changements en termes de température et de précipitations.

Conclusion: la probabilité de voir un site occupé par les bourdons est nettement plus faible dans la période 2000-2014 que dans la période 1901-1974. Cette baisse se monte à 46% en Amérique du Nord et 17% en Europe.

Ces dernières années, d'autres études ont mis en évidence les menaces qui pèsent sur une multitude d'espèces animales. Il est toutefois compliqué de déterminer la part de responsabilité du changement climatique et celle des problèmes environnementaux (pesticides, etc.)

Selon les scientifiques, les canicules sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s'allonger et s'intensifier.

En outre, avec le réchauffement climatique, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risque encore d'augmenter même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle" (AFP, 07 02 2020).