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BOURDON NIPPON

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La moto rend philosophe - Motorbike is more than a vehicule


Aprilia, ti amo!

Publié par Guido sur 5 Février 2020, 17:26pm

Catégories : #Technique - Matos

Aprilia, ti amo!

  Depuis que j'ai déserté les circuits, j'observe d'un pneu (slick) plus loin la planète moto. Amer constat : le monde du deux roues motorisé (2RM) tourne en rond. Les innovations s'y font plus rares que jamais. Le concept serait-il arrivé en bout de course ? Depuis son apparition, la moto est coincée entre le vélo et l'automobile. Au début du XXe S, quand la puissance des moteurs était limitée et que le coût de la production mécanique était élevé, la moto a connu son heure de gloire car elle constituait un support facile pour innover. Son faible encombrement réduisait les frais de construction ; moins de poids, peu de matières premières et des pièces empruntées à l'industrie du vélo. Depuis, l'évolution des mobilités s'accommode tant bien que mal de la limitation des pollutions, de la réduction du nombre des victimes de la route et de la densification des territoires de vie... au détriment de la bécane. En effet, le vélo électrique séduit les banlieusards de la première couronne tandis que les autres – les plus éloignés - empruntent les transports en commun ou conduisent une automobile.

   L'allongement des itinéraires du quotidien en kilomètres comme en minutes allié à la multiplication des activités individuelles transforment les trajets en liaison entre deux points : celui de départ et celui d'arrivée ; ces lieux que l'on affiche sur l'écran du GPS. Les représentations spatiales en sont d'ailleurs entièrement faussées. La voiture est la machine qui sert à relier le domicile, le travail, l'école des enfants, la salle de sport et le supermarché.

   Dans cet enchevêtrement de trajectoires individuelles, la moto a de moins en moins sa place : trop chère, trop dangereuse, trop encombrante, pas assez spacieuse, trop égoïste. Aujourd'hui, la moto ne fait plus bouger les lignes de la civilisation mécanique. Les tendances deux roues sont durablement établies : du gros trail équipé pour les roule-toujours et les vacanciers du guidon, de l'avalanche de bourrins sous contrôle électronique, du roadster polyvalent et économique au design plus ou moins inspiré et enfin du scooter à coffre.

   Depuis l'après-guerre, la voiture donne le ton et la moto se met au diapason (Yamaha) autant que faire ce peut. L'ABS auto est généralisé tout comme le calculateur moteur (ou ecu) mais la conversion à l'électricité rencontre l'épineux problème du stockage énergétique. Les batteries sont lourdes et encombrantes. La moto est victime de ce qui avait jadis fait sa force : son faible encombrement. Alors, l'horizon est-il borné comme un chapter 1% ?

 

   Fort heureusement, il y a l'Italie ; l'autre pays du carénage. Le constructeur Aprilia, propriété du groupe Piaggio, a eu l'audace d'affronter les revers de fortune pour renouer avec ce qui fait la quintessence de la moto : le design innovant, l'aérodynamisme affûté et l'intelligence mécanique. Un rayon de soleil je vous dis ! Fort de ses victoires en Superbike glanées par l'exceptionnelle RSV4 confiée à Biaggi et Guintoli, le constructeur a décidé de réinvestir le segment des moyennes cylindrées sportives en coupant le bloc de la RSV en deux. Ainsi est née la RS 660. Cette moto a été conçue pour être efficace. Le rapport poids/puissance est détonant : 100 ch pour 169 kg à sec (chiffres constructeur). Ce bicylindre en ligne issu d'une mécanique éprouvée devrait rapidement faire parler de lui en championnat et – qui sait – dans mon garage. Mais à quel prix ? Affaire à suivre...

   Ce n'est pas tout, l'entreprise vénitienne a aussi aiguillonné les membres de son service compétition pour repenser de fond en comble la RS-GP, son prototype du championnat du monde qui laissait à désirer en matière de puissance comme de passage en courbe. Le modèle 2020, actuellement testé en Malaisie, semble satisfaire aux exigences de l'expérimenté Alex Espargaro. Il faut dire que ce dernier qui n'avait pas ménagé ses efforts l'an passé, a placé son avenir de sportif de haut niveau entre les mains de son employeur : "une bécane de champion ou je me fais retraité !" L'Espagnol peut être fier d'être l'un des promoteurs de la rupture technique que connaît aujourd'hui Aprilia. Les premières images montrent une machine dotée d'énormes appuis aéro à l'avant alors que l'arrière s'est allégé. Elle hérite du boîtier mystère de sa cousine Ducati sous la boucle arrière. Son double échappement émet un puissant grognement au ralenti suivi d'un délectable feulement dans les tours. La métamorphose tant espérée - la Renaissance italienne que dis-je - paraît en marche dans le camp transalpin. Pourvu que les performances soient à la hauteur de la carrosserie. Forza Aprilia !

 

 

 

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